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Mise à jour le 9 avril 2024

TERRES CUITES

SCULPTURES

Un chemin artistique au hasard d’une vie.

Se présenter…

Que dire, que faire pour me présenter ici ?

Peut-être que ces vers emblématiques du grand Antonio Machado arriverons à cerner ce que je voudrais exprimer.

Caminante, son tus huellas Marcheur, ce sont tes propres traces
el camino y nada más; le chemin, rien de plus ;
Caminante, no hay camino, Marcheur, il n’y a pas de chemin,
se hace camino al andar. le chemin se fait en marchant.

Que dire, que faire pour me présenter ici ?

Al andar se hace el camino, Le chemin se crée en marchant,
y al volver la vista atrás et quand on se retourne
se ve la senda que nunca on voit la sente que jamais
se ha de volver a pisar. plus on ne foulera .
Caminante no hay camino Marcheur il n’y a pas de chemin
sino estelas en la mar. il n’y a que sillage sur la mer.

Dire d’où je viens ?
Et viennent aussitôt à l’esprit les images habituelles qu’accompagnent toujours les hommes de mer, ces belles et vigoureuses images, à cent lieues de l’expérience des eaux que j’ai pu labourer loin des sentiers battus, eaux très peu magnifiques et la plupart du temps amères. Non. En revanche, il est certain que modelé plus de vingt-cinq ans par ce monde marginal, entre routine et tempêtes plus technologiques et humaines que météorologiques, j’ai mis sac à terre pour passer à autre chose et me consacrer, entre autres, à ce que je me permets de vous proposer ici.

Parler de l’inspiration qui m’anime ? Inspiration étrange et énigmatique pour beaucoup, très souvent subjacente au monde hispanique, avec les mots et les émotions à mi-chemin entre la langue cervantine et celle dont j’ai hérité. Difficile alors d’être compréhensible.

Évoquer un style qui pourrait être reconnu dans ce travail bigarré ? Sans doute, les influences des grands maîtres sont peut-être nombreuses, le nier serait mettre à bas tout notre monde esthétique. Alors pourquoi participer à cette vaine préoccupation d’expert et ne pas laisser champ libre à notre sensibilité, notre émotion, enfin toute cette alchimie qui devait déjà animer nos lointains ancêtres de l’art rupestre.

Ai-je fait plus que mettre mon sac à terre en me donnant la possibilité de modeler et de sculpter cette matière primitive, enchaînement logique du dessin et de la peinture, exprimer ces paysages intimes, au-delà des idées et des mots, issus d’une marginalité que j’assume et que je m’amuse souvent à revendiquer ?

Enfin pour quand-même dire quelque chose, voici un petit texte de Francisco Umbral qui me revient à l’esprit parce qu’il décrit avec clarté ce à quoi j’essaie aussi d’aboutir :

« L’art descriptif, minutieux, est puéril et pesant. L’art expressif, expressionniste, isole les traits et gagne, non seulement en économie, sinon en efficacité, parce que l’art c’est réduire les choses à un seul aspect, enrichir l’univers en l’appauvrissant, lui enlever de la précision pour lui octroyer de la suggestion. »

JRig